Industrie textile en Europe

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Un textile est le nom donné à toute étoffe ou matériau réalisé à partir de fibres ou de filaments (naturels ou synthétiques, organiques ou minéraux) ou de matériaux textiles. Parmi les textiles, on trouve les mats de fibres (les pansements, les filtres, le feutre) des mèches (pansements) des fils (à coudre, à tricoter, à tisser), les tricots  (rectiligne, circulaire, fullyfashioned), les tissus (traditionnel, Jacquard, multiple, double face, multi-axial, 2D et demi, 3D) et bien d'autres.

 

Secteur du textile et de l'habillement

Le secteur du textile et de l'habillement est un secteur varié et hétérogène qui couvre un grand nombre d'activités depuis la transformation des fibres en fils et en tissus à la production d'une grande variété de produits tels que des fils synthétiques de haute technologie, de la laine, des draps, des filtres industriels, des géotextiles, des vêtements etc.

Ce secteur constitue une part importante du secteur industriel de l'Union européenne. Il joue un rôle essentiel dans l'économie et le bien-être social de nombreuses régions de l'Europe des 27. Selon les données structurelles les plus récentes, en 2006 le secteur comptait 220 000 entreprises employant 2,5 millions de personnes et générant un chiffre d'affaires de 190 milliards d'euros. Le secteur du textile et de l'habillement représente 3 % de la valeur ajoutée manufacturière de l'Union européenne

Marché unique:


Le marché unique est l'une des plus grandes réussites de l'UE. Il a un impact direct et croissant sur les citoyens et les entreprises : augmentation des possibilités d'embauche et des possibilités commerciales, élargissement du choix des biens et des services, réduction des prix, information et protection des consommateurs, mobilité professionnelle et compétitivité internationale.

 

Dimension extérieure:

Le secteur du textile et de l'habillement de l'UE est l'un des deux plus grands acteurs du marché mondial. Il représente 29 % des exportations mondiales, sans compter les échanges entre les pays membres de l'UE, après la Chine qui occupe la première place avec 40 % des exportations mondiales. Le secteur de l'industrie et de l'habillement est un est secteur très international, avec des échanges commerciaux English (en) en constante augmentation dans le monde entier.

10 premiers fournisseurs de textile (millions €) /Source : Eurostat

Les dix premiers pays fournisseurs de textiles sont: la Chine (22%), la Turquie (16%), l'Inde (11%), le Pakistan (7%), la suisse (5%), les Etats Unis (5%), la Corée du sud (4%), le Japon (3%), Taiwan (2,5%) et la Roumanie (2,%).


10 premiers marchés du textile (million €)/Source : Eurostat

 

Extra-E27 (-0.2%),États-Unis (-24,2%),Tunisie (8.4%),Turquie( -7.3%),Maroc (206%),Suisse (12.6%°),Russie(39.3%)Chine (31.7%),Hong Kong (-19.5%),Ukraine (-7.2%)Japon (-17.5%)

 

Les grands acteurs du commerce textile mondial sont : 


 
1. Union Européenne
   2. Chine
   3. Hong Kong Etats-Unis
   4. Corée du Sud
   5. Taïwan
   6. Turquie
   7. Inde
   8. Pakistan
   9. Japon

 

PAYS EN DEVELOPPEMENT, OMC ET TEXTILES : POUR LA FIN DU "TRAITEMENT SPECIAL ET DIFFERENCIE"


 

De nombreux pays en développement/émergents disposent d'industries textiles et d'habillement puissantes et dynamiques. Leurs productions sont souvent exportées sur le marché mondial et ces exportations représentent une part significative de l'ensemble des exportations des pays considérés.

 

 Autant cette ultra spécialisation textile - à haut risque de toute façon - peut se comprendre dans les pays es moins avancés (Bangladesh, Sri Lanka), autant on peut se poser des questions sur l'optimum d'allocation de ressources pour des pays disposant par ailleurs de hautes technologies, comme l'Inde, le Pakistan, la Chine.Ces mêmes pays s'autoproclament "pays en développement", dans les forums et colloques internationaux qui , en conséquence, devraient bénéficier - y compris pour leurs activités textile/habillement - du "Traitement Spécial et Différencié" de l'OMC.

Ainsi, et même si leur compétitivité internationale textile est bien établie - ils font partie des 10 premiers exportateurs mondiaux -, ces pays plaident encore à l'OMC pour un commerce textile mondial à sens unique :

  • Les marchés textiles des pays développés doivent s'ouvrir, sans limite ni contrepartie, à leurs produits ;
  • Simultanément, leurs propres marchés intérieurs peuvent rester une forteresse inexpugnable, protégée par des pics tarifaires de 40 à 80 ou 100 %, des licences discrétionnaires à l'importation...

Ainsi, leurs capacités de production textile peuvent croître et embellir sans limite à l'abri de la concurrence mondiale et avec le soutien de subventions d'Etat et de la Banque Mondiale.

 

Textile chinois: l'UE renonce aux quotas mais assure la transition

L’Accord sur le Textile et l’Habillement signé en 1995, au moment de la création de l’OMC, prévoyait l’ouverture totale du commerce mondial du textile le 1er janvier 2005. A cette date, les derniers quotas sont donc tombés et les importations de textile chinois vers l’Europe ont fortement augmenté.  Ainsi, les importations de certains produits ont bondi de plus de 400% au 1er trimestre 2005. Cette hausse s'est par ailleurs accompagnée d’une chute des prix.

Le secteur textile européen s’est retrouvé incapable de s’adapter si soudainement à la concurrence de cette vague de produits chinois. Les conclusions d’une enquête de la Commission ont ainsi fait apparaître une dégradation rapide et spectaculaire de la production, de la profitabilité et de l’emploi en Europe dans ce secteur.

Durant l’année 2005, l’emploi et le chiffre d’affaire du secteur textile français ont chuté respectivement de 9% et de 5% (contre 7% et 6% au niveau de l’Europe à 25). Le déficit commercial français dans le secteur du textile a atteint -11%, tandis qu'au niveau européen, ce déficit est de -36,6%.

Cette moindre dépendance à l’égard du textile étranger indique le maintien d’un secteur relativement important en France. La question de l'impact de la concurrence chinoise dans l'Hexagone est donc d'autant plus importante.

Les conséquences mal anticipées de cette libéralisation du commerce du textile ont poussé la Commission à réagir avec hâte et à passer un accord avec la Chine au mois de juin 2005. Cet accord a réintroduit des quotas sur douze catégories de produits textiles jusqu’au 1er janvier 2008. La Commission a indiqué à l’époque que le système mis en place permettrait « une croissance raisonnable des exportations textiles chinoises vers l'UE sur la période 2005-2007 tout en donnant le temps nécessaire pour s'adapter à l'industrie textile européenne ».

Enjeux :

L’annonce par la Commission, le 9 octobre, d’un nouvel accord entre l’UE et la Chine intervient donc moins de trois mois avant la fin de la période couverte par l’accord de 2005. Il était nécessaire pour l’Union européenne de ne pas renoncer purement et simplement aux quotas afin que les bouleversements du premier trimestre 2005 ne se répètent pas. L’industrie textile européenne n’est sans doute pas encore prête à affronter une concurrence chinoise sans restrictions.

Malgré un déclin continu depuis 2005, le secteur représente encore en France 86 070 emplois et participe à la production de 0,8% de la richesse nationale. Dans les 27 pays de l’Union européenne, 2,6 millions d’employés sont concernés (chiffres 2006).

Le nouvel accord met bien fin à tous les quotas, mais instaure pour un an, à partir du 1er janvier 2008, un système de « double surveillance », à travers à la fois des licences d’exportations émises par la Chine et des licences d’importations émises dans l’Union Européenne.

Cette surveillance concernera les huit catégories les plus sensibles, parmi les dix qui étaient concernés par les quotas mis en place en 2005. Il s’agit des catégories 4 (T-shirts), 5 (pull-overs), 6 (pantalons masculins), 7 (chemisiers), 20 (linge de lit), 26 (robes), 31 (soutiens-gorges) et 115 (fil de lin).


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